Exposition Exposition & Publication PFH* Karolina Markiewicz & Pascal Piron

Exposition du 7 mars au 26 juillet 2020 au Pomhouse

Théâtre du désordre et des confrontations mythiques, intellectuelles, sociales, politiques et formelles articulé par un nouveau mythe contemporain : deux femmes, des déesses, des gorgones qui s’affrontent ou s’embrassent. 

Karolina Markiewicz et Pascal Piron, qui travaillent ensemble depuis 2013, prolongent leur travail sur l’être humain et l’Histoire - aussi bien cinématographique que pictural et plastique, voir théâtral. On pénètre ici dans un théâtre-cinéma composé de peintures, de projection, d’écriture, d’images documentaires retravaillées, mais également d’images de synthèses et d’une expérience en réalité virtuelle, créée en collaboration avec Gil Pinheiro : le tout est rythmé par une bande sonore multilingue écrite par le duo et interprétée par Elisabet Johannesdottir et Amandine Truffy. La musique est composée par Kevin Muhlen et est accompagnée par le chant d’Ásta Sigurðardóttir. Yuko Kominami, modélisée, incarne deux déesses, deux géantes qui tissent le fond de l’histoire de pfh*.

pfh* est ce qu’on appelle au Québec, selon l’astrophysicien Hubert Reeves, le « putain de facteur humain ». Un être humain peut faire basculer l’Histoire, du mauvais côté, lorsqu’il détourne son regard des enjeux majeurs, ou bien du bon côté, lorsque qu’il reconnaît ce qui est précieux et se confronte aux enjeux humains et terrestres, orienté par une surcharge d’images, de sons et de mots.

pfh* est une invitation à une réflexion au sein de la communauté humaine, de son corps fait d’actions, de mots ainsi que de leurs sons et de leurs images.

L’exposition dans son ensemble propose à la fois une certaine distance tout comme une implication. Elle propose une interrogation surtout, celle du rôle historique de l’être humain, de sa profession, de son héroïsme, ainsi que de la raison de son désengagement répétitif à travers les monstrueuses ruptures ontologiques. Un désengagement qui se traduit entre autres par l’esclavage, les colonisations et leurs massacres ou plus récemment la Shoah, l’industrialisation des massacres, la bombe atomique avec Hiroshima, Nagasaki, Srebrenica ou encore le Rwanda, comme peut l’être aujourd’hui la Syrie, le Yémen et en général la tragédie des migrants ou des êtres humains fragiles, pauvres refoulés et humainement reniés aux frontières européennes où internationales ou au sein-même des systèmes économiques et/ou politiques impitoyables. Des enfants, des hommes et des femmes qui fuient les guerres et les souffrances, les injustices, l’inimitié économique, politique, territoriale et climatique. Parmi eux ou autour d’eux peuvent se trouver d’autres femmes, hommes ou enfants qui se confrontent à ces tragédies et ces fuites et qui deviennent des êtres humains professionnels, qui acceptent de voir. Ils se plantent-là et ils aident. Chacun peut faire ce choix, sacrifier son putain de facteur humain, refuser d’appliquer des lois et des règles indignes et aider pour changer le cours des petites histoires humaines que contient l’Histoire en général - chacun peut utiliser son précieux facteur humain.

L’exposition s’adresse à tous, jeunes et moins jeunes, comme le point de départ de réflexion à travers les mots et les images, sous toutes leurs formes possibles, ainsi que dans l’abstraction, guidée par deux déesses géantes, pétrifiées et désormais ressuscitées - une métaphore de la dualité humaine, entre affrontement égoïste et baiser généreux.

 

 

 

Colophon  

  • Conception, écriture et vidéos :
    Karolina Markiewicz et Pascal Piron

  • Commissaire
    Daniela Del Fabbro 

  • Assisté par
    Marielle Kaufmann 

  • Expérience en réalité virtuelle 
    Gil Pinheiro (Don Pedro Productions)

  • Éclairage 
    Jaakes Hoffmann (Discolux) & Nina Schaefer 

  • Enregistrement narration 
    Unison studios

  • Installation son 
    Sonic Invasion

  • Musique 
    Kevin Muhlen

  • Chant 
    Asta Fanney Sigurdardottir

  • Voix 
    Elisabet Jonnesdottir et Amandine Truffy

  • Équipe technique
    Dirk Berghmans, Stéphane Caboche, Mylène Carrière, Kurt Gelhausen, Romain Girtgen, David Gomes, Yves Melchior, Dina Neves, Luc Ridremont, Julie Ridremont

  • Prises de vue 
    Romain Girtgen

  • Communication 
    Anne-Laure Letellier et Marielle Kaufmann

  • Conception graphique
    Bunker Palace

  • Réalisation
    dans le cadre du Luxembourg City Film Festival

     
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Biographie des artistes

Le travail collaboratif de Karolina Markiewicz et Pascal Piron depuis 2013 crée des liens entre cinéma, arts visuels et théâtre. Au centre, l'individu fait partie d'une communauté humaine, oscillant entre impermanence, résignation et espoir. Karolina a étudié les sciences politiques, la philosophie et le théâtre et travaille comme metteur en scène de cinéma et de théâtre. Pascal a étudié les arts visuels et travaille comme artiste et réalisateur. Les deux travaillent également comme enseignants avec des adolescents exilés. Leurs œuvres comprennent à la fois des documentaires, des courts métrages artistiques et des pièces de réalité virtuelle.

« Fever » et « Sublimation » sont leurs dernières pièces en réalité virtuelle et interactives. « Sublimation » faisait partie de la sélection officielle du 76e Festival International du Film de Venise, « Fever » a été présenté au Mois Européen de la Photographie, au Festival de Cannes, à VR Arles et à l'auditorium du Louvre à Paris dans le cadre des Rencontres Internationales. « Les Formidables » est sorti en 2013 et « Mos Stellarium » en 2015 et a été sélectionné pour la 56e Biennale di Venezia di Arte pour représenter le Liechtenstein. « Side-Effects of Reality » (2016 - en cours) est leur série de courts métrages sur l'histoire et les mythes contemporains: « La Figurine » et « Europa im Herbst » présentés ici en font partie.

http://www.markiewicz-piron.com/

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