Exposition Exposition & Publication NEOs Ezio D'Agostino

Du 16 mars au 9 juin 2019 au DISPLAY 01

 

NEOs se conçoit comme une hypothèse visuelle sur « l’espace capitaliste » qui s’annonce à partir des vestiges visibles de notre ère, un objet trop proche de la Terre pour être vu à la bonne distance.

- Ezio D’Agostino

 

Au cours d’une résidence d’artiste de plusieurs semaines au Luxembourg, de 2017 à 2018, Ezio D’Agostino a mené ses recherches autour de l’histoire économique et technologique du Luxembourg, pour interroger l’idée même de développement et de progrès à partir d’un contexte donné.

Dans la suite de ses projets antérieurs, Ezio D’Agostino trouve son point d’entrée dans la collaboration avec le paysage. Il part à la recherche des histoires qui le produisent, navigue à travers ses strates et temporalités, pour déconstruire et reconstruire au moyen de l’image.

Il visite les lieux symboliques et structurels dans l’histoire du développement du pays, les explore à travers le prisme des différentes phases temporelles : le passé avec l’industrie sidérurgique, le présent avec les services et transactions de sa place financière et le futur avec son programme spatial SpaceResources, visant à donner le cadre à l’étude et l’exploitation minière d’objets célestes à proximité de la Terre.

Ainsi Ezio D’Agostino photographie le détail du plan des galeries dans l’ancienne mine d’Oberkorn, le flambage de l’acier en fusion dans le four à arc électrique de l’aciérie d’Esch-Belval, une boîte pour stocker et cataloguer des métaux rares au Musée national d’histoire naturelle, une collection de gemmes provenant du Zimbabwe sur un marché aux puces, le Radar parabolique au siège principal de la Société européenne des satellites (SES), la tour centrale de la façade de l’immeuble de la Deutsche Bank dans le quartier de Kirchberg, un capteur de fréquence cardiaque dans le hall d’entrée des marchandises au Freeport, un réservoir d’eau dans un centre de données de LuxConnect, un spectromètre de masse à l’Institut de science et technologie du Luxembourg (LIST).

 

 

Colophon  

  • Commissaire
    Michèle Walerich

  • Coordination & production
    Marielle Kaufmann, Michèle Walerich

  • Curatrice résidence
    Daniela Del Fabbro
  • Régie
    Mylène Carrière

  • Éclairage et consultation
    Romain Girtgen

  • Constats d’état des oeuvres
    Mylène Carrière

  • Équipe technique
    Kurt Gelhausen, Alexandre Useldinger, Eric Hoffmann, Jeremy Hoffmann
  • Communication
    Anne-Laure Letellier 
  • Traduction
    Yusuf Samantar, Peter Leonard, Mélanie Jourdan, Judith Wilcock 
  • Conception graphique
    Bunker Palace

 

Projet réalisé avec le soutien du Ministère de la Culture, de la Ville de Dudelange et de la Bourse CNA - Aide à la création et à la diffusion en photographie, dans le cadre du Mois européen de la Photographie. 

 

Acheter le catalogue

Au fil d’un catalogage rigoureux, Ezio D’Agostino retrace l’évolution de la richesse vers plus ou moins de visibilité.

Alors que l’exploitation minière a produit une richesse éminemment tangible et a visiblement modelé le paysage, la conversion au secteur financier génère une richesse de plus en plus immatérielle et va de pair avec un paysage de bâtisses en verre et en acier, des matières réfléchissantes qui évoquent la transparence.

Avec l’entrée en jeu des SpaceResources, cette idée de dématérialisation connaît un développement ultérieur pour atteindre quelque chose d’encore plus abstrait et invisible, dont seuls les systèmes d’observation et de surveillance hypertechnologiques, voire les spectres de demain pourront nous donner les représentations.

Se pose alors la question de comment rendre compte, raconter ce qui n’existe pas encore.

Ezio D’Agostino relève le défi en adoptant une démarche qui déjoue les limites de cette représentabilité en opérant dans l’espace ambigu de la valeur objective de l’image même.

Il part d’un contexte documentaire pour mettre en scène quelque chose d’inexistant à partir de petites pièces, de restes et de traces du monde actuel. À la recherche d’éléments évocateurs de l’épopée scientifique et spatiale, Ezio D’Agostino laisse entrer l’imaginaire.

L’univers visuel qu’il développe emprunte à l’abstraction d’un langage fait de signes et de formes, se compose astucieusement à partir d’un répertoire formel élémentaire photographique : choix du noir et blanc, jeu de contrastes, profondeurs, cadrages et échelles. Dans ce récit ouvert, le lien entre l’objet et sa représentation perd graduellement sa signification et son évidence. À une distance relative, des objets familiers entrent en décalage à l’égard d’objets proches de la Terre.

NEOs nous sollicite dans notre propre espace de lecture et nous amène image par image, à travers une constellation dynamique tissée de science et de fiction, à nous interroger sur la trajectoire de l’avancement, dans un futur plus ou moins lointain.

Biographie de l’artiste

Ezio D’Agostino est un photographe italien né en 1979, il vit et travaille à Marseille.

Diplômé en archéologie à l’Université de Florence en 2006, il a reçu une bourse pour étudier la photographie documentaire à la Scuola Romana di Fotografia à Rome où il obtint son diplôme en 2010.

Depuis, son travail a été montré dans des expositions personnelles, des expositions collectives, et dans des festivals en Italie et ailleurs. Parmi ses expositions les plus représentatives, on trouve: le BAL, Galerie LWS, Bursa Photo Fest, FotoGrafia – Festival Internazionale di Roma, ImageSingulières, International FotoBook Festival Kassel et Paris Photo.

Ezio D’Agostino a reçu plusieurs bourses et prix, tels que le Call for Entry Award – Festival Internazionale di Roma, le Prix HSBC pour la Photographie, le Prix SFR Les Halles, le Dummy Award ’11, le Prix SFR Paris Photo.

En 2015, il publie Alphabet, son premier livre édité par Skinnerboox Editions. Il collabore en tant qu’éditeur à Genda Magazine, un magazine croisant la relation entre la culture est et ouest.

www.eziodagostino.com

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